Page:Ballanche - Pensées et Fragments, éd. Vulliaud, 1907.djvu/57

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de miracles qui se renouvellent tous les jours avec la même raison de douter pour l’incrédule.

(Essai sur les Inst. soc., p. 252.)


Oui, si l’homme eût fait les langues, il eût fait plus qu’il ne peut comprendre.

(Essai sur les Inst. soc., p. 271.)


Une émanation de la parole divine a été communiquée à l’homme. Au commencement, Dieu voulut enseigner la parole à l’homme pour lui parler au moyen même de cette parole. Dieu apprit à l’homme le nom de chaque chose, de chaque être et de toutes les idées premières. Dieu revêtit d’un nom tous les sentiments de l’homme et le lui enseigna. Dieu se donna à lui-même un nom pour que l’homme connût le nom de Dieu.

(Essai sur les Inst. soc., p. 305.)


La parole de Dieu est instantanée et éternelle : celle de l’homme est successive et limitée.

(Essai sur les Inst. soc., p. 306.)


Le type des idées et des sentiments de l’homme repose dans le langage qui lui a été donné par Dieu même ; et il connaît ses rapports avec Dieu et avec ses semblables par la parole.

(Essai sur les Inst. soc., p. 307.)


Toutes les idées humaines, le genre humain tout entier, depuis l’origine des choses jusqu’à la fin, ne forment, par la parole, qu’un seul être collectif uni à Dieu. Ainsi sont liés, dans la pensée de l’homme, dans son intelligence, dans ses affections, le présent, le passé, le futur, le monde idéal et le monde positif, le fini et l’infini, le temps et l’éternité. Ainsi