Page:Ballanche - Pensées et Fragments, éd. Vulliaud, 1907.djvu/63

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la laisser gouverner elle-même, ce qui constituerait une vraie anarchie.

(Inst. soc., p. 212.)


Il y a chez toutes les nations, à toutes les époques, dans tous les siècles, une majorité numérique à contenir plutôt qu’à gouverner.

(Inst. soc., ch. v.)


Le gouvernement constitutionnel pourrait se définir un gouvernement fondé sur l’opinion ; car tout cet appareil si simple et si compliqué en même temps n’est qu’une méthode rigoureuse pour consulter à chaque instant l’opinion, et néanmoins pour la consulter sans s’y asservir aveuglément, pour la dégager des passions qui peuvent l’obscurcir, pour la diriger elle-même, pour n’en recevoir des leçons ou des avertissements que lorsqu’elle a été formée et mûrie, soit par les discussions des Chambres, soit par la liberté de la presse.

(Le Vieillard et le Jeune Homme, 4e Entr.)


C’est un des prodiges de l’organisation sociale qu’il intervienne toujours un pouvoir au-dessus de la société même, lorsque le besoin s’en fait sentir et qui cesse en même temps que le besoin. Le doigt de Dieu est là. Une autre chose non moins merveilleuse, c’est que le pouvoir se donne à lui-même des limites qu’ensuite il ne peut franchir, image de Dieu imposant à l’univers des lois qui doivent subsister toujours.

(Le Vieillard et le Jeune Homme, 4e Entr.)


Jamais une loi ne se fait ; elle se promulgue.

(Inst. soc., p. 68.)


Les institutions des peuples sont filles du temps.

(Inst. soc., p. 70.)