Page:Ballanche - Vision d’Hébal.djvu/23

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Dieu n’avait pas mis le temps dans l’éternité, ni les mondes dans l’espace.

Dieu reposait dans son immensité, dans son ineffable solitude, dans sa faculté de contenir tout avant qu’il eût produit aucune substance.

Dieu donc avant toutes choses, et toutes choses émanées de lui ; et la création en puissance avant d’être en acte.

Dieu avait-il besoin de rayonner en dehors de lui, de se manifester dans des choses et des existences ? Avait-il besoin d’être contemplé, d’être adoré, d’être aimé ? Avait-il besoin de s’assurer de sa puissance de réalisation ? Ne lui suffisait-il pas d’être ?

Qui lui demanderait compte de la raison de ses œuvres ?

Et qui eût pu le faire sortir de son repos ?

Seulement il lui plut de sortir de son repos ; il en sortit sans effort, sans cesser la contemplation de lui-même.