Page:Ballanche - Vision d’Hébal.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont la réalisation est idéale et mystérieuse. Nulle chronologie ne saurait exprimer le temps pour une époque où l’essence humaine n’est point en rapport avec le phénomène extérieur de la création.

Hébal comprit que lorsque cette essence fut détachée de la substance universelle, intelligente, pour être elle-même, elle reçut le don de la responsabilité, c’est-à-dire la capacité du bien et du mal.

Et elle n’a reçu la conscience d’elle-même que pour être une créature libre, agissant sur le monde pour l’achever ; sa volonté sera un destin ; sa force, une puissance.

Hébal eut le sentiment d’une physiologie toute merveilleuse, d’une psychologie plus merveilleuse encore, reposant au sein d’une ontologie divine.

Mais dès le commencement, la volonté humaine enfante un destin que la Providence doit briser ; la force de l’homme essaie une puissance au-delà de celle qui lui est attribuée,