Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(et lui dit) : Souyodhona, quel est le but de ce que tu as accompli dans (ces) eaux ?

1760. Après avoir fait tuer toute la caste des Kshatriyas et ta propre race, ô maître des hommes, te voilà maintenant réfugié dans un asile humide, pour sauver ta propre vie.

1761. Lève-toi, ô roi, combats contre nous, ô Souyodhana ; que sont devenus ton orgueil et ton arrogance, ô le meilleur des hommes,

1762. Toi qui te tiens, effrayé, dans une pièce d’eau que tu as solidifiée ? Tous les hommes disaient à ta cour : « tu es un héros. »

1763. Je crois que c’était là tout ton héroïsme, à toi qui te réfugies (maintenant) dans l’eau. Lève-toi, ô roi, et combats ; tu es un Kshatriya, issu de (noble) race ;

1764. Tu es surtout un Kourouide. Souviens-toi de ton origine et de ta naissance. Comment, toi qui te glorifies d’être né du lignage de Kourou,

1765. Te tiens-tu au sein des eaux, inactif, sans fermeté et craignant les combats ? Tel n’est pas le devoir éternel (des Kshatriyas).

1766. La fuite dans la bataille n’est pas honorable, et ne conduit pas au Svarga. Comment donc, ô roi désires-tu vivre, sans avoir complètement terminé la lutte ?

1767-1769. Après avoir vu tomber fils, frères, pères, après avoir fait tuer tes adhérents et tes parents, ô mon cher, comment restes-tu maintenant (paresseusement) dans cet étang ? Ô Bharatide, tu es un pseudo-héros, non un héros (véritable). Ô fou, tu dis faussement, en présence du monde entier qui t’entend : « Je suis un héros. » Les héros ne s’enfuient jamais à la vue de l’ennemi.