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1770. Ou bien, dis-nous de quelle nature est la fermeté qui te fait abandonner la lutte. Lève-toi, bannis la crainte (que tu éprouves pour) ta (propre vie), et combats.

1771. Après avoir fait tuer toute l’armée ainsi que tes frères, ô Souyodhana, le désir de faire son devoir, doit maintenant empêcher de songer à vivre

1772. Un homme de ta sorte, voué aux devoirs des Kshatriyas, ô Souyodhana. De ce que tu (as pu) avoir recours à Karna et au Soubalide Çakouni,

1773. Ta folie t’a fait te leurrer sur toi-même, et te considérer comme un immortel. Cette faute est un très grand malheur. Combats (maintenant), ô Bharatide,

1774. Car, comment un homme comme toi pourrait-il être assez fou pour se décider à fuir ? Qu’est devenu ton honneur, qu’est devenu ton héroïsme, ô Souyodhana ?

1775. Où est (ta) grande force ? Où sont (tes) puissants rugissements ? Qu’est devenue ton adresse aux armes ? Et pourquoi reposes-tu dans ce refuge aquatique ?

1776. Lève-toi, ô Bharatide, et combats selon la loi des Kshatriyas. Ou bien, après nous avoir vaincus, tu gouverneras le monde,

1777. Ou bien, (si tu es) tué par nous, tu dormiras sur la terre. Voilà la loi suprême, créée pour toi, par le magnanime ordonnateur du monde.

1778. Suis-là comme il convient, ô grand guerrier, sois un roi.

1779. Sañjaya dit : Ô grand roi, après avoir entendu ces paroles du sage Dharmapoutra, ton fils, qui se tenait dans l’eau, répondit ces mots :

1780. Douryodhana dit : Ô grand roi, il n’est pas étrange que la peur entre (dans le cœur de l’homme) vivant. Et