Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/217

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(cependant), ce n’est pas par crainte du danger (que courait) ma vie, que je suis parti, ô Bharatide.

1781, 1782. Privé de char, sans carquois, mes cochers de côté tués, j’étais seul à survivre et dépourvu d’armée. Ô maître des hommes, ce n’est ni le souci de ma vie, ni les craintes, ni le désespoir, qui ont déterminé mon choix, mais c’est, poussé par la fatigue, que je suis entré dans cette eau.

1783. Toi, ô fils de Kountî, repose-toi, ainsi que ceux qui sont venus à ta suite. Moi, quand je me serai levé, je combattrai contre vous tous.

1784. Youdhishthira dit : Nous avons tous repris haleine ; nous t’avons longtemps donné la chasse. Lève-toi donc maintenant, et combats ici, ô Souyodhana.

1785. Ou bien, quand tu auras tué les fils de Prithâ dans la bataille, tu jouiras d’une royauté (dont la grandeur sera) accrue ; ou bien, si tu succombes (sous nos coups) en combattant, tu atteindras le monde des héros.

1786. Douryodhana dit : Ô maître des hommes, tous mes frères ont été tués, parce que je voulais la royauté des Kourouides, ô descendant de Kourou.

1787. Je ne supporte pas (l’idée de) jouir d’une terre dont les joyaux sont détruits, dont les plus grands Kshatriyas sont tués, (qui est) comme une belle femme (devenue) veuve.

1788. Cependant je désire te vaincre maintenant, ô Youdhishthira, et briser l’orgueil des Pâñcâlas et des Pândouides, ô taureau des Bharatides.

1789. Mais je ne pense pas du tout en ce moment au combat, Drona et Karna étant morts, et le grand oncle (Bhîshma) tué,