Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/332

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cuire ces cinq jujubes. « Ayant ainsi parlé, l’adorable meurtrier de Bala, après avoir salué cette belle et murmuré en ce lieu une prière à voix basse, gagna de là l’excellent tîrtha (situé) à proximité de l’ermitage.

2779. On l’appelle Indratîrtha (tîrtha d’Indra), ô homme qui donne des honneurs (aux autres hommes). Il est célèbre dans les trois mondes. Pour le faire connaître, Pâkaçâsana,

2780, 2781. Roi des dieux, rendit les jujubes réfractaires à la cuisson. Alors, ô grand roi, la femme pure, aux grands vœux, ne songeant qu’à (accomplir les désirs du mouni), mit les jujubes sur le feu. Ensuite (des ordres secrets d’Indra), cette (femme) perdait ses peines et s’en tourmentait, (mais) se taisait, ô roi.

2782. Ô le plus grand des hommes, un temps très long se passa pendant qu’elle les faisait cuire. Cependant, elles n’étaient pas cuites, et le jour approchait de sa fin.

2783. Son amas de combustible était consumé. Voyant le feu manquer de bois, elle brûla son propre corps.

2784. Cette (femme) sans péché, agréable à voir, ayant commencé par mettre ses pieds dans le feu, les laissa brûler de plus en plus, les approchant (progressivement du foyer incandescent).

2785. L’irréprochable, désireuse d’être agréable au maharshi, accomplissait cette œuvre difficile, en ne songeant nullement à ses deux pieds qui se consumaient.

2786. Elle n’éprouvait ni découragement, ni crispation du visage. En brûlant son corps dans le feu, elle frissonnait (comme si elle eût été) au milieu de l’eau, (de peur de ne pas remplir la tâche qui lui avait été donnée).

2787. Et cette pensée était continuellement présente à