Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/414

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

3466. Les fils de Pândou, les plus grands des guerriers, ayant atteint la tente du roi de Kourou, descendirent de leurs chars, ô grand roi.

3467. Alors, ô excellent Bharatide, Keçava, toujours porté à être agréable (aux Pândouides), se leva et dit à l’archer porteur de Gàndîva :

3468. « Descends (du char l’arc) Gândîva et les deux grands carquois inépuisables. Je descendrai ensuite moi-même, ô le plus grand des Bharatides.

3469. Descends aussi. C’est pour ton bien, ô homme sans péché. » Le héros Dhanañjaya, fils de Pândou, fit ce que (Keçava lui avait prescrit).

3470. Pais, le prudent Krishna, abandonnant les rênes des chevaux, descendit du char de l’archer de Gândiva.

3471. Quand (Keçava), le très magnanime maitre de tous les êtres, en fut descendu, le singe divin, étendard de l’archer (porteur) de Gândîva, disparut.

3472. Ainsi que ce grand char, resplendissant d’un feu que nul (homme) n’avait allumé ; (il était brûlé) par les astres divins (lancés jadis) par Drona et par Karna.

3473. Ce char de l’archer de Gândîva, avec les carquois, les rênes, les chevaux et le joug, tomba à terre, réduit en cendres.

3474. En le voyant ainsi consumé, ô roi, les fils de Pândou furent remplis d’étonnement, et Arjouna dit,

3475. En saluant Krishna et après s’être jeté affectueusement à ses pieds en faisant l’anjali : « Ô adorable Govinda, pourquoi ce char est-il dévoré par le feu ?

3476. Pourquoi ce grand prodige, ô descendant d’Yadou ? Ô guerrier aux grands bras, dis-le moi, si tu penses que je doive l’entendre. »