Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/429

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de Pândou ? N’est-il pas odieux, qu’ayant les cuisses brisées, j’aie maintenant la tête écrasée par le pied de Bhîmasena en furie ? Celui qui agirait ainsi envers un homme brillant de gloire, prospère, entouré de ses parents, serait-il honoré ? Mon père et ma mère savent que je me conformais aux lois de la guerre.

3599. Ô Sañjaya, rapporte mes paroles à ces deux malheureux : « J’ai offert des sacrifices, mes serviteurs ont été convenablement entretenus, j’ai gouverné la terre et les mers.

3600. J’ai dominé mes ennemis vivants, ô Sañjaya. J’ai fait des libéralités selon mon pouvoir. Je (me suis efforcé d’être) agréable à mes amis.

3601. J’ai vaincu tous mes ennemis. Qui donc a été plus heureux que moi ? J’ai honoré tous mes parents, ainsi que l’homme bien disposé (à mon égard).

3602. Je me suis appliqué aux trois (buts de l’homme, le devoir, l’intérêt, le plaisir). Qui donc a été plus heureux que moi ? J’ai commandé aux plus grands rois et j’ai obtenu des honneurs très difficiles à acquérir,

3603. Je me suis fait porter par de nobles chevaux. Qui donc a été plus heureux que moi ? J’ai conquis les royaumes ennemis et traité (leurs) rois comme des esclaves.

3604. J’ai fait du bien à mes amis. Qui donc a été plus heureux que moi ? J’ai étudié (la science sacrée), j’ai fait des dons selon les règles, j’ai vécu en bonne santé.

3605. En pratiquant mes devoirs, j’ai conquis les mondes (supérieurs). Qui donc a été plus heureux que moi ? Grâce au ciel je n’ai pas été vaincu, ni (forcé) de servir d’esclave à mes ennemis.