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14 PRÉFACE

Les débuts littéraires de Balmont ont été tout aussi malheureux et pénibles. Pendant quatre ou cinq ans, aucune revue n’accepta ni ses poèmes, ni ses articles. Son premier recueil de vers, édité à ses frais, n’eut aucun succès. Disons que Balmont n’attache à ce volume aucune importance dans son évolution, le considérant comme assez médiocre. D’ailleurs, l’auteur l’a retiré de la circulation, et il est maintenant devenu introuvable. Sa première traduction du norvégien (un livre de Henrik Jaeger sur Ibsen) a été brûlé par la Censure.

Le succès n’est venu qu’avec ses traductions des œuvres de Shelley et d’Edgar Poe, et son second volume de poésie : Sous le Ciel du Nord.

L’œuvre de Balmont est immense, sa puissance de travail gigantesque. Il a étudié le Français, l’Anglais, Allemand, l’Espagnol, l’Italien, le Suédois, le Norvégien et le Polonais, et, de toutes ces langues, il a publié de très belles et de très fidèles traductions d’œuvres importantes. Sa curiosité linguistique effleura aussi maintes langues orientales mortes et vivantes, le Sanscrit, le Javanais, le Géorgien, etc. L’étude des langues n’est pas un but pour lui, mais la possibilité de connaître leur littérature, ne gardant pas pour lui-même, d’ail-

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