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20 PRÉFACE

sie affirmait qu’en plus, et peut être en dehors des con- cepts de Justice et d’utilité sociale et morale, des sen- timents de pitié pour l’humble, de bonté et de sacrifice, il est de la Beauté, le rêve, l’élan de l’âme humaine vers le supra-terrestre, les pressentiments d’un mystère insondable !

La mission du poète n’est pas de prêcher, proclamait cette voix, elle est de créer la Beauté, et ce disant, Balmont ramenait la poésie Russe aux sources de la Poésie et à la belle tradition de Pouchkine.

« Soyons comme le Soleil », dit le poète, — comme cette source de vie, voulons-nous comprendre de lui. Et la Vie, c’est toute la nature : elle englobe la joie avec la tristesse, le bonheur avec la souffrance, l’aima- ble comme l’horrible, la vie et la mort, la mort comme la survie. Notre grand lyrique vibre de toutes les vi- brations de la nature, et par là il dépasse la limite qu’on a l’habitude d’assigner au lyrisme.

Il est presque superflu de dire que la beauté de la forme préoccupa constamment et admirablement Bal - mont. Mais il n’a pas seulement créé de beaux vers, il a recréé le vers russe. Ici nous emprunterons d’une

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