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Page:Balmont - Quelques poèmes, 1916.djvu/26

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notice de M. Volochine, un poète russe, son opinion sur le vers de Balmont :

« Balmont trouve le vers Russe fatigué et figé. Il l’assouplit et par lui il résonnera d’une manière nouvelle. Il allume par des feux d’assonances intérieures, le fait chanter en carillons de cloches, en mélodie fuguée, le fleurit de rimes et de rythmes inconnus. Du chuchotement essouflé des lignes entrecoupées, il l’élargit jus-qu’au chant sonore d’une mélopée populaire. Son vers devient tantôt orchestre, tantôt clochettes d’argent, il se créa libre, brillant, capricieux, simple, maniéré, — comme la personnalité de Balmont, comme sa voix vivante. »

Le vocabulaire de Balmont est riche naturellement, mais il l’a enrichi encore de néologismes osés, cependant si conformes aux lois fondamentales de la langue maternelle, que loin d’étonner, ils paraissent familiers à l’oreille russe et n’arrêtent même pas l’attention. Nous pensons ne pas nous tromper de beaucoup, en disant que son action sur la langue littéraire Russe a été grande généralement. Sans être un maître en prose, comme il l’est en poésie, il contribua beaucoup aussi, à libérer la prose russe de la platitude dans laquelle