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Page:Balzac-Le député d'Arcis-1859.djvu/92

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dit madame Marion qui tenait à mettre Achille Pigoult dans les intérêts de son neveu.


CHAPITRE XIII

OÙ L’ÉTRANGER TIENT TOUT CE QUE PROMET L’INCONNU


— Monsieur, disait dans la salle à manger, le domestique d’Antonin à son maître, le tilbury est armorié…

— Armorié !…

— Et, monsieur, allez, les armes sont joliment drôles ! il y a dessus une couronne à neuf pointes, et des perles…

— C’est un comte !

— On y voit un monstre ailé qui court à tout brésiller, absolument comme un postillon qui aurait perdu quelque chose ! Et voilà ce qui est écrit sur la banderolle, dit-il en prenant un papier dans son gousset. Mademoiselle Anicette, la femme de chambre de Cadignan, qui venait d’apporter, en voiture, bien entendu, (le chariot de Cinq-Cygne est devant le Mulet) une lettre à ce monsieur, m’a copié la chose…

— Donne !

Le sous-préfet lut :

QUO ME TRAHIT FORTUNA.

S’il n’était pas assez fort en blason français pour connaître la maison qui portait cette devise, Antonin pensa que les Cinq-Cygne ne pouvaient donner leur chariot, et la princesse de Cadignan envoyer un exprès que pour un personnage de la plus haute noblesse.

— Ah ! tu connais la femme de chambre de la princesse de Cadignan !… Tu es un homme heureux… dit Antonin à son domestique.

Julien, garçon du pays, après avoir servi six mois à Gon-