Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/391

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prêtez à ce que je vous dis. C’est connu ! Eh bien ! je viens exciter votre surprise à un haut degré… Apprenez que M. Ferdinand est…

PAULINE.

Est…

GODARD.

Millionnaire !

PAULINE.

Vous vous moquez de moi, M. Godard.

GODARD.

Sur ma parole d’honneur, Mademoiselle, il possède un trésor… (À part.) Elle est folle de lui.

PAULINE, à part.

Quelle peur ce sot m’a faite !

(Elle se lève avec sa tasse que Vernon saisit.)
VERNON.

Donnez, mon enfant.

LE GÉNÉRAL, à sa femme.

Qu’as-tu, chère amie, tu me sembles ?…

VERNON. Il a changé Sa tasse contre celle de Pauline et rend la sienne à Gertrude. (À part.)

C’est du laudanum, la dose est légère heureusement ; allons, il va se passer ici quelque chose d’extraordinaire. (À Godard.) M. Godard ?… vous êtes un rusé compère. (Godard prend son mouchoir et fait le geste de se moucher. Vernon rit.) Ah !

GODARD.

Docteur ! sans rancune.

VERNON.

Voyons ! vous sentez-vous capable d’emmener le général à la fabrique, et de l’y retenir une heure ?…

GODARD.

Il me faudrait le petit.

VERNON.

Il est à l’école jusqu’au dîner.

GODARD.

Et pourquoi voulez-vous ?

VERNON.

Je vous en prie, vous êtes un galant homme, il le faut… Aimez-vous Pauline ?