Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/409

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VERNON.

Ah ! bon Dieu ! si je serai discret ! Mais votre père se battrait à mort avec lui, rien que pour l’avoir eu pendant trois ans sous son toit.

PAULINE.

Là, vous voyez bien qu’il n’y a pas d’espoir.

(Elle tombe accablée dans un fauteuil à gauche.)
VERNON.

Pauvre fille ! allons, une crise ! (Il sonne et appelle.) Marguerite, Marguerite !


Scène XIV.

Les mêmes, GERTRUDE, MARGUERITE, LE GÉNÉRAL.
MARGUERITE, accourant.

Que voulez-vous, Monsieur ?

VERNON.

Préparez une théière d’eau bouillante, où vous ferez infuser quelques feuilles d’oranger.

GERTRUDE.

Qu’as-tu, Pauline ?

LE GÉNÉRAL.

Ma fille, chère enfant !

GERTRUDE.

Ce n’est rien !… Oh ! nous connaissons cela… c’est de voir sa vie décidée…

VERNON, au général.

Sa vie décidée… Et qu’y a-t-il ?

LE GÉNÉRAL.

Elle épouse Godard (À part.) Il paraît qu’elle renonce à quelque amourette dont elle ne veut pas me parler, à ce que dit ma femme, car le quidam serait inacceptable, et elle n’a découvert l’indignité de ce drôle qu’hier…

VERNON.

Et vous croyez cela ?… Ne précipitez rien, général. Nous en causerons ce soir. (À part.) Oh ! je vais parler à madame de Grandchamp…