Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 16.djvu/204

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Je gardai le silence, les sciences humaines étaient bien petites devant cette femme.

— Dans le temps où il se mit à parler, reprit-elle, je crois avoir recueilli ses premières phrases, mais j’ai cessé de le faire ; je n’y entendais rien alors.

Je les lui demandai par un regard ; elle me comprit, et voici ce que je pus sauver de l’oubli.



I.

Ici-bas, tout est le produit d’une substance éthérée, base commune de plusieurs phénomènes connus sous les noms impropres d’Électricité, Chaleur, Lumière, Fluide galvanique, magnétique, etc. L’universalité des transmutations de cette Substance constitue ce que l’on appelle vulgairement la Matière.

II.

Le Cerveau est le matras où l’animal transporte ce que, suivant la force de cet appareil, chacune de ses organisations peut absorber de cette substance, et d’où elle sort transformée en Volonté.

La Volonté est un fluide, attribut de tout être doué de mouvement. De là les innombrables formes qu’affecte l’animal, et qui sont les effets de sa combinaison avec la substance. Ses instincts sont le produit des nécessités que lui imposent les milieux où il se développe. De là ses variétés.

III.

En l’homme, la Volonté devient une force qui lui est propre, et qui surpasse en intensité celle de toutes les espèces.

IV.

Par sa constante alimentation, la Volonté tient à la substance qu’elle retrouve dans toutes les transmutations