froi qu’il se vit entouré d’une cinquantaine de créanciers dont les mains brûlaient de palper ce précieux argent. Il les fit asseoir tous, et, se mettant vis-à-vis de son bureau, dans son fauteuil notarial, il les regarda avec inquiétude : un silence solennel régnait.
« Messieurs, leur dit-il, voici bien tous vos bordereaux, ils sont en règle ; il ne me reste plus qu’à vous payer. »
À ce début on s’entre-regarda avec satisfaction.
« Je ne le puis pas en ce moment, car je n’ai plus le million que l’on a déposé… »
À peine cette parole fut-elle lâchée, que les cinquante créanciers se lèvent, se courroucent, la colère étincelle, les yeux s’animent ; comme dans un chœur d’opéra, les créanciers s’élancent vers le notaire, et ces paroles furieuses sont mille fois répétées : « Vous êtes un fripon ! Où est notre argent ?… Il faut le poursuivre, etc. »
Mais cette fureur soudaine tomba, comme la voûte blanche d’une casserole