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Page:Balzac - Le Comte de Sallenauve, Tome II.djvu/166

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tant du triclinium la joyeuse espèce de convives que nous trouvons réunie ici ; mais en ces rencontres, on ne lui avait pas, comme dans celle-ci, mis une muselière. De la part de Saint-Estève, Bixiou avait recommandé à tous les invités de ne rien risquer qui pût inquiéter les chastes oreilles de la pieuse Italienne. Forcés de s’observer, tous ces gens, de plus ou moins d’esprit et de cœur, comme dit un célèbre critique, avaient perdu leur verve, et se retirant sur la chère qui était excellente, ils causaient à voix basse, ou laissaient la conversation se traîner dans les banalités bourgeoises. On mangeait donc, et l’on buvait sourdement, pour ainsi parler ; mais en réalité, on ne dînait pas.