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pensées, sujets, fragmens

Dans la partie de Saint-Cloud, Bonaparte a payé les cartes à Sieyès, l’un jouant, l’autre regardant jouer.

La loi est avilie par l’opposition avant même qu’elle ne devienne la loi, comment peut-elle obtenir une obéissance générale ?

L’excès du pouvoir devient une faiblesse, car toute chose, en dépassant la limite du parfait, recommence une autre chose et ne compte de force et de vie que ce qui est au delà de la limite. Il ne saurait y avoir dans l’État qu’un seul pouvoir. Soit trois, il y a ligue de deux contre un ; deux, l’un tend à annuler l’autre, la vraie politique rationnelle est un pouvoir borné par des institutions.

La matière est la femelle de Dieu[1].

Le verbe est à la totalité de la parole, à l’intelligence, ce que le un est aux nombres, aux sciences exactes. Il y a parité complète entre les nombres et les idées.

  1. Cf. Les Proscrits (1831), XVI, 673 : « La Bible à la main, après avoir spiritualisé la matière et matérialisé l’esprit, après avoir fait entrer la volonté de Dieu en tout, etc. »