Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/16

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dont tous les balzaciens se réjouiraient. Il me le promit, vint à Paris pour traiter avec M. Blaizot, lui confia la copie — il serait plus juste de dire la « traduction » — du texte. La mort le prit, à son tour, comme il allait rédiger la préface, les notes, et faire profiter le lecteur de ses patientes recherches, — une mort que les circonstances firent particulièrement cruelle : dans une maison de santé, loin des siens et de tout ce qu’il aimait, à cent cinquante lieues de ses riches archives et de sa chère Corrèze où le soleil se lève dans des vapeurs roses.

Ainsi m’échurent l’honneur et la tâche, que je sens plus lourde à songer combien M. Clément-Simon s’en fût mieux acquitté, d’être le scoliaste de cet album et de le présenter au lecteur.

C’est un album oblong, acheté tout relié[1], et relié sans aucune recherche (dos de chagrin, plats de papier marbré), qui, par ses feuillets de nuances diverses, fait penser aux albums à croquis, par son format rappelle les carnets de commande des libraires, et dont la tranche salie et les plats fatigués témoignent d’un long usage.

Ouvrons-le.

A l’intérieur du premier plat, collée, une vignette au bas de laquelle se lisent la signature d’A. Devéria et le monogramme de Charles Thompson : une femme, drapée dans les plis d’un péplum qui doit autant aux modes de la Restauration qu’à la Grèce antique, retient sous sa main une liasse de feuilles : plusieurs lui échappent, tourbillonnent au vent. En exergue : Neludibria ventis. Faut-il

  1. Il porte encore la marque d’origine : « Werner, papetier, rue Vivienne, no 2 bis »