Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/17

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voir dans cette vignette une simple allégorie de la reliure ? Ne serait-ce pas plutôt une « marque » de librairie que Balzac aurait commandée vers 1825, quand il élaborait, avec Urbain Canel, ces éditions en un volume de La Fontaine et de Molière, dont la mévente pesa si lourdement sur toute sa vie ? Cette dernière conjecture est séduisante et ne semble pas sans fondement, Devéria et Thompson ayant précisément signé les illustrations du La Fontaine et du Molière[1]… Au-dessus de cette gravure, un jour sans doute que le souvenir de ses déboires d imprimeur lui cuisait particulièrement et qu’il n’était pas satisfait non plus de ses proses, Balzac a écrit : « Folle gardant des folies ».

En regard, le titre : Pensées, Sujets, Fragments, tracé de cette belle « anglaise » que l’on retrouve en tête de tous les manuscrits du père de la Comédie humaine. Au-dessous de ce titre, se faisant pendant, deux dates qui semblent commander l’album : février 1833 — 27 septembre 1833. Au-dessous encore, s’échelonnant, une suite de citations ou de devises latines, cueillies au hasard des voyages ou des lectures : Fuge, late. tace (inscription d’une cellule à la Grande Chartreuse, 29 septembre 1832[2]) ; Umbra mea sit vita[3] (inscription d’un cadran solaire) ; Ultimam cogita[4] ; Fama vel fama… Elles correspondent assez mal, hors la dernière, à ce que nous savons de Balzac, de sa suffisance

  1. V. Gabriel Hanotaux et Georges Vicaire : la Jeunesse de Balzac.
  2. Balzac parle de son voyage à la Grande Chartreuse dans une lettre à Mme Carraud. datée du 23 septembre 1832. — Cette devise se retrouve dans le Médecin de Campagne (1833).
  3. Peut-être faut-il lire sic au lieu de sit.
  4. Cette inscription orne un cadran solaire dans la Grande Bretèche (1832).