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Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/20

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tions que par de longs commentaires. On lit dans les Lettres à l’Étrangère (20 janvier 1838) :

« En voilà bien assez pour vous convaincre qu’il faut être une huître (vous souvenez-vous de ceci ?) ou un ange pour s’attacher à ces grands rochers humains. »

Et une note de l’éditeur, au bas de la page, explique :

Balzac avait écrit à Genève, sur un album à lui, cette pensée : « Les grands hommes sont comme les rochers, il ne peut s’y attacher que des huîtres. » Mme Hanska écrivit au-dessous : « Je suis donc une huître. »

On lit dans le même recueil (10 octobre 1837) :

« Quand j’ouvre mon livre, où j’ai mis toutes les pensées de mes ouvrages et tant de choses, j’en reviens toujours à : Je serai Richelieu pour te conserver. C’est, dans le grand parc de mes idées, la fleur que je caresse le plus de l’œil. »

Eh bien ! la pensée de Balzac : « Les grands hommes sont comme les rochers… », — et la plaisante approbation de Mme Hanska, — et cette fière déclaration : « Je serai Richelieu pour te conserver », dont il encensait l’orgueil de son amie et qui a sans doute intrigué plus d’un lecteur, — tout cela se retrouve dans notre album !.. Celui-ci, sans conteste, et de l’aveu même de Balzac, n’est donc rien moins que « le livre où il a mis toutes les pensées de ses ouvrages et tant de choses », « le grand parc de ses idées ».

Mais d’abord une question se pose : à quelle période de la vie de Balzac correspond ce précieux livre ? Question