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pensées, sujets, fragmens

La gloire a souvent été tout bonnement de faire un grand crime politique.

Pour juger quelqu’un, il faut être dans le secret de ses malheurs et de ses émotions. Pour beaucoup d’hommes, le bonheur a été dans la vie comme une escarpolette qui se casse[1].

La fortune, le talent, l’esprit, le pouvoir ne sont pour quelques hommes que des brevets d’impertinence[2].

Pour être avare, il faut posséder.

La jeunesse aime avec sa force et la force humaine va en diminuant, la vieillesse aime avec sa faiblesse, qui va en augmentant[3].

Pour ressentir une passion, il faut en avoir l’étoffe.

  1. La peau de chagrin, 74 : « Pour juger un homme, au moins faut-il être dans le secret de sa pensée, de ses malheurs, de ses émotions. Ne vouloir connaître de sa vie que les événements matériels, c’est faire de la chronologie, l’histoire des sots. »
  2. Ibid., 156 : « Bravo ! vous comprenez la fortune, elle est un brevet d’impertinence. »
  3. La Marâtre (1848), XVIII, 353 : « Dans la jeunesse, nous aimons avec toutes nos forces qui vont diminuant, tandis que, dans la vieillesse, nous aimons avec notre faiblesse qui va, qui va grandissant. »

    Cette pensée se retrouve dans l’École des ménages.