Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
pensées, sujets, fragmens

Il arrive plusieurs fois de ne pas plus comprendre que prévoir un événement.

Les moines et les catins sont forcés de faire des avances.

Les femmes ne voient que les défauts des gens de talent et les qualités des sots. Les qualités des sots se rapprochent de leurs défauts et tout est fortement tranché chez les hommes de talent[1].

L’homme qui aime voit en lui plus que lui-même[2].

L’on ne croit pas au dévouement, à l’amitié des pauvres et des malheureux, ils ne peuvent rien sacrifier d’apparent, ils n’offrent que des sentiments brûlants[3].

  1. La peau de chagrin, 76 : « Les femmes sont habituées, par je ne sais quelle pente de leur esprit, à ne voir dans un homme de talent que ses défauts, et clans un sot que ses qualités ; elles éprouvent de grandes sympathies pour les qualités du sot, qui sont une flatterie perpétuelle de leurs propres défauts, tandis que l’homme supérieur ne leur offre pas assez de jouissances pour compenser ses imperfections. »
  2. Ibid., 108 : « Un malheureux qui aime ne s’appartient plus et ne peut pas se tuer. »
  3. Ibid., 104 : « Les malheureux ont des dévouements desquels il ne leur est point permis de parler aux femmes qui vivent dans une sphère de luxe et d’élégance… En prodiguant leur fortune et leur vie, en se dévouant, les hommes riches profitent des préjugés mondains qui donnent toujours un certain éclat à leurs amoureuses folies… Tandis que mon affreuse détresse me condamnait à d’épouvantables