Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
pensées, sujets, fragmens

sir qui est un thème dans notre vie, que le plaisir lui-même.

Toutes les passions humaines naissent avec nous, excepté l’amour.

L’amour est souvent le sentiment le plus violent parce qu’il est le moins durable[1].

Par la raison que la timidité est souvent du courage, la présomption est souvent lâcheté.

Le mariage est une vie dans la vie.

Quand on veut faire passer des sottises, il faut toujours les habiller avec des paillettes. Voyez le génie du Christianisme, les ambassadeurs, les rois, les peintures, les cathédrales, les prêtres.

Il y a toujours un mot comme « c’est votre léthargie » qui répond à tout. En 1560, c’est la religion ; en 1660, le roi veut ; en 1760, c’est la philosophie ; en 1820, c’est la Révolution ; en 1830, c’est le roi-citoyen, la garde nationale, etc.[2].

  1. En marge de la main de Mme Hanska : « C’est doubler la dose. » — Physiologie du mariage (1824-1829), XVII : « L’amour est le moins vif de nos plaisirs et le moins durable. »
  2. Complaintes satyriques sur les mœurs du temps présent (1830), XX, 450 : « En effet, à toutes les époques, il a existé de par le