Ami, Crésus est beau sur son trône d’ivoire ;
Mais ce Roi, meurtri par la mort du jeune Atys,
Est très songeur, depuis qu’il a perdu son fils.
Oui, ce victorieux est mûr pour la défaite.
Si tu veux, tu vivras une éternelle fête,
Où, superbe, et vêtu de glorieux habits,
Tu boiras des vins dans les coupes de rubis.
Autour de toi, le long des murailles fleuries,
Des femmes aux beaux seins ornés de pierreries,
Au bruit des instruments chanteurs, balanceront
De légers éventails de plumes sur ton front.
Et tu verras leurs corps aux gracieuses poses,
Ondoyer sous les clairs filets de perles roses.
Sois très joyeux.
Partout.
Chez le seigneur et chez le paysan.
Si tu veux quelque femme ou quelque jeune fille,
Prends-la, sans nul souci du père de famille.
Ami, triomphe sans partage et sans rival I
Tu peux, si tu le veux, pousser ton noir cheval
À travers les épis d’or et les champs de roses,
Puisque tout s’offre à toi, les hommes et les choses,