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Page:Banville - Œuvres, Le Sang de la coupe, 1890.djvu/192

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histoire de la ballade

Ballade au xve siècle par l’étendue qui lui est accordée dans un traité de poétique où le Rondeau n’est encore que le Rondeau simple, le Rondel de Charles d’Orléans, et où le Sonnet n’est même pas nommé.

Le Sonnet en effet n’a eu tout son lustre qu’au siècle suivant ; et ce n’est guère qu’à la fin du xve siècle que le Rondeau a reçu sa forme définitive. La Ballade les a précédés l’un et l’autre de deux cents ans dans la gloire. Le xive siècle fut sa période d’éclat et d’honneur. Elle est alors le genre préféré et adopté, le genre des genres, le patron classique et populaire de l’inspiration poétique. On faisait des rimes sous le titre de Livre des cent ballades, signées de noms divers et quelquefois illustres. L’un de ces recueils, signalé par M. Paulin Paris[1], porte les noms de Jean de Werchin, sénéchal de Hainaut, Philippe d’Artois, Jean Boucicaut, Duc d’Orléans, Duc de Berry, La Trémouille, Bucy, le bâtard de Coucy, etc. Au moment où Antoine Vérard imprimait l’Art et Science de rhétorique, la Ballade avait déjà ses illustrateurs, Jean de Lescurel, Guillaume de Machault, Jean Froissart l’historien, Eustache Deschamps, Christine de Pisani, Alain Chartier, Charles d’Orléans, Villon, Henri Baude, Guillaume Crétin, Roger de Collerye, auxquels devaient se

  1. Manuscrits de la Bibliothèque du Roi, t. VI.