Cette page n’a pas encore été corrigée
174
LES EXILÉS
Et sa voix naïve, et son front qui penche !
Sa petite robe blanche,
Hélas ! je la vois encor. Nous disions :
L’ange des illusions,
C’est elle ! Jamais lèvre plus choisie
Ne versa la poésie.
Celle-ci n’est pas jeune pour un jour !
Mais éclatante d’amour,
Pour jamais la grâce en fleur la décore
Comme le lys et l’aurore !
Et déjà, déjà, pauvre ange mortel,
Tu fuis dans l’horreur du ciel,
Dans l’immensité bleue aux sombres voiles
Où frissonnent les étoiles !
Le lys est brisé. C’est fini. Plus rien
Qu’un fantôme aérien
Dont les cheveux blonds aux mourantes flammes
Caressent encor nos âmes.
Mais, va, jeune Grâce aux yeux si touchants !
Tu renaîtras dans les chants