Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/232

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revenir alternativement et plusieurs fois comme Refrains, le premier vers d’abord, le second vers ensuite, — pendant tout le cours du poème.

Les vers du Virelai (Nouveau) ne sont pas coupés par strophes régulières, ni disposés dans un ordre fixe. Ils s’entremêlent au gré du poëte, comme des vers libres, et l’alinéa finit chaque fois que le poëte les coupe en faisant revenir un des deux vers refrains, qui toujours doit paraître adroitement et agilement lancé, comme un trait.

Les mêmes deux vers refrains terminent le poëme, dont ils forment les deux derniers vers, comme ils en ont été les deux premiers vers, — mais, cette fois, inversés ; c’est-à-dire que le vers refrain qui a été le second vers du poëme en devient l’avant-dernier, et que l’autre vers refrain, qui a été le premier vers du poëme, en devient le dernier.


Le Chant Royal. — Le Chant Royal est un très-beau poëme, excellent parmi ceux que nous a légués la vieille muse française, mais qui n’a guère pu survivre, car il doit non-seulement être adressé à un Dieu, à un Roi ou à un Prince, mais ne célébrer que des mystères divins, ou bien que les splendeurs et les exploits d’un héros de race royale. Même au temps du Roi-Soleil, la Fon-