Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/278

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bare des paysans ou des étrangers. C’est là, selon moi, une bien petite explication, » etc., et dans le même morceau, parlant du jugement de Fénelon sur Molière, que j’ai cité plus haut, M. Charles Asselineau ajoute : « Est-il besoin d’aller bien loin pour excuser Fénelon ? Et la mémoire ne nous rend-elle point des expressions, des vers qui le justifient ? N’est-ce point du jargon que les traîtres appâts qui suivent en tous lieux Célimène ; que les indignes fers et les flammes couronnées qui reviennent fréquemment aux endroits les plus pathétiques et dans les œuvres les plus admirées du grand comique ? Langage du temps ! me dira-t-on. Sans doute, et pour ma part je ne suis nullement choqué de l’y rencontrer. Un auteur de théâtre est plus que tout autre sujet à employer le langage courant pour être mieux et plus vite compris de son public. » (Notes du Tome Premier.)

Certes, Molière est excusable d’avoir les défauts de son temps ; mais que penser de ceux qui rééditent ces défauts après deux siècles, et qui arborent sur leur visage le spectre d’une difformité et le fantôme d’une verrue !

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Ce n’est pas à moi (ni à toi) de juger notre