Page:Barante - Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1.djvu/8

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sortir sa personne ; de constater la raison par le sang-froid ; de donner de l’autorité à son jugement, en rapportant plutôt la marche des choses que l’action des individus. Rarement on se trouve transporté sur le lieu de la scène, rarement on entend parler et l’on voit agir les personnages. Il semble que chaque écrivain a voulu prononcer avec toute la froideur de la postérité, qu’il a craint que cette mobilité d’imagination, si précieuse pour tout peindre, lui fut imputée à indifférence, et ne laissât soupçonner quelque incertitude dans la conviction.

De quoi nous plaignons-nous donc, si nous avons dans notre langue des récits si attachans, si le temps passé nous a légué sa peinture fidèle, et a su laisser sa trace vivante ? Faut-il donc, pour nous satisfaire, que l’histoire soit écrite à titre d’office par des hommes de profession