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littéraire, dévoués à faire des compositions artificielles ? Serions-nous si contraires aux anciens, qui tenaient que le récit des témoins oculaires et actifs des événemens méritait seul le nom d’histoire, ainsi que l’atteste l’étymologie[1] ? Répugnerions-nous aux productions spontanées de la nature au point d’estimer mieux les combinaisons de l’artiste ? Appellerions-nous exclusivement littérature les œuvres d’un métier, et refuserions-nous ce nom au langage de la réalité et de la vie ? Non, il n’en est pas ainsi. Il y a véritablement quelque chose de fondé en raison dans cette habitude de considérer les mémoires originaux et les récits contemporains comme des matériaux seulement, et de demander qu’on en compose des corps d’histoire. Lorsqu’on étudie le passé, on ne veut pas seulement se donner le plaisir

  1. Aulu-Gelle, liv. 5 , chap. XVIII.