Page:Barbara - L’Assassinat du Pont-Rouge, 1859.djvu/179

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« C’est singulier, fit-il d’une voix éteinte, je n’y vois plus. »

Il suffoquait.

« J’étouffe, secourez-moi ! »

Le capitaine, qui l’observait avec inquiétude, courut à lui. Il arriva trop tard pour le soutenir. Clément venait de crouler à terre comme une masse inerte. Il avait cessé de vivre.

Il eut l’Océan pour tombeau.

On trouva sur lui, parmi ses papiers, un projet informe de testament olographe par lequel il instituait formellement Destroy son légataire universel. La plupart de ses autres volontés étaient exprimées avec beaucoup moins de précision. On devinait que le temps lui avait fait défaut. Un homme qui le connaissait bien pouvait toutefois les pénétrer aisément. La moitié de son avoir, qui constituait une somme triple de celle dont il avait dépouillé l’agent de change, devait être remise à madame Thillard ; sur l’autre moitié serait prélevé le capital d’une pension viagère suffisante pour que son fils fût l’objet des plus grands soins dans une maison de santé. Une note spéciale, rédigée bien avant ce testament, montrait combien profondément il aimait cet enfant et avec quelle persistante énergie il se préoccupait de son avenir. Enfin, on utiliserait le reste de sa fortune à créer des lits dans un hospice de vieillards et à doter divers autres établissements de bienfaisance.