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Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 1.djvu/109

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Anglaise. Elle servait la señora depuis quatre années, et elle lui laissa passer sa fantaisie sans stupéfaction et en silence… Elle en avait vu bien d’autres, sans doute…

« Señora, — dit-elle, quand la barbare eut fini sa destruction, — M. de Cérisy vous attend dans le salon.

— Que m’importe ! — fit l’impérieuse Espagnole. — Qu’il attende ou bien qu’il s’en aille, je veux passer la nuit ici. — Et elle prit dans l’écrin resté ouvert un petit flacon taillé à facettes. Elle en souleva le bouchon et but d’un trait ce qu’il contenait.

— Mais, señora, — dit la suivante, — il s’impatiente depuis deux heures. Il vous a demandée dix fois.

— Tant pis ! — dit-elle avec la fierté de la délivrance ; — je suis libre, je n’obéis plus à personne. » Et elle se coucha sur le divan.

L’orgueil trompait l’orgueil en elle, car à qui — si ce n’est à elle-même — avait-elle jamais obéi ?