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Page:Barbey d’Aurevilly - Les Ridicules du temps, 1883, 3e éd.djvu/18

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et hautaine d’un esprit solitaire et assez fortement trempé pour vouloir imposer à la foule ses admira- tions ou ses mépris.

Mais, aussi, c’est alors que le plus souvent circonscrite, entourée par les faux talents, les vanités et les industries de métier pour des raisons plus ou moins égoïstes et plus ou moins basses, la Critique, du moins celle qu’on appelle encore de ce nom, sans amour, sans principes, sans conviction vigoureuse, ne résiste pas... et se laisse aller à ces complaisances de Philinte, qui ont fait bien pis que de remplacer la sévère loyauté d’Alceste, car elles l’ont rendue presque ridicule... Alors, de Critique qu’elle était, la Critique tombe à n’être plus qu’une publicité. Elle change son flambeau en trompette, — une trompette à fanfares, toujours prête à sonner pour tous ceux qui ont pris le soin de se mettre bien avec elle. Et qui ne cherche pas à se mettre bien avec elle, dans ce temps-ci?... Quel est l’homme qui, comme cet animal farouche et incom- préhensible de Stendhal, cet excentrique dont j’ai vu rire, lance son livre un matin et quitte Paris le soir, pour n’avoir pas à faire à la Critique les salamalecs obligés? Qui a maintenant de pareilles excentricités et commet de ces maladresses?... Puisque nous parlons de comédie, quand M. Cousin qui vient, lui, de passer par la petite comédie des oraisons funèbres, quand M. Cousin, de récente