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Page:Barbey d’Aurevilly - Lettres à Trébutien, I, 1908.djvu/46

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Sand le fameux article de la Revue des Deux Mondes. — Gloire posthume ! talent merveilleux dont je suis l’exécuteur testamentaire. Je publierai incessamment un volume tout entier de Maurice de Guérin. J’ai les matériaux d’un livre immortel, bonheur aussi grand pour la littérature française que la publication des œuvres inédites d’André Chénier. Je ferai précéder ce volume d’une vie intellectuelle de Guérin, pour avoir le droit d’écrire mon nom (le nom de son meilleur ami) en toutes petites lettres au bas de son piédestal.

Je recommande particulièrement à M. Alphonse Le Flaguais le livre de Renée. Il n’y a qu’un poète qui puisse parler d’un poète noblement. Ce livre se publie chez Delloye. Il est intitulé : Heures de Poésie.

Pardon, mon ami, de cette lettre à bâtons rompus. J’écris debout, ganté, près de sortir, et des gens à voix vibrante parlant autour de moi et voulant que je leur réponde. Excusez les bévues. Il n’y a que mon amitié qui n’en fera jamais avec vous.

Vous aurez ma Bague d’Annibal puisque vous y tenez ; et peut-être, en reconnaissance de votre envoi de la Revue, vous adresserai-je quelque chose pour elle. Je serai enchanté de faire acte de Normand parmi vous tous.


Tout à vous et pour la vie,
J. B. d’A.