Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui disait : c’est assez d’être, n’est pas ce que je croyais, quoique bien. — Écrit une lettre à ma future belle-sœur, la plus édulcorée lettre qui fut jamais, sucre, miel et lait. J’admire cette puissance un peu fourbe du langage qui est donnée à l’indifférence, et dont elle se voile et dont elle se sert au point de se faire prendre pour le plus aimable intérêt. Prends-toi à cela, pauvre mouche aux ailes luisantes ! Du reste, quoique j’aie écrit en homme civilisé, ne sentant rien et jouant à s’y méprendre le sentir, je n’ai aucune prévention contre cette jeune fille qui peut être bien, — mais une enfant, je crois. Du reste, quelle femme est davantage ? — Mon feu s’est éteint. — J’ai pris froid. — Couché.


Au soir.


Aujourd’hui, éveillé, habillé et devant mon feu à huit heures et demie. — Reçu une lettre de Maria, malade et qui demande un médecin. Je lui enverrai Thébaut. — Écrit un billet à Ap... pour lui annoncer ma visite demain. — Si je ne suis pas trop las, je passerai aussi chez la marchesa qui doit être revenue du 1er septembre, mais qui ne m’a pas donné de ses nouvelles. Elle m’écrivait beaucoup autrefois ; aujourd’hui, elle