Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/19

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Qu’à des gens forts comme elle, et qui veut qu’on l’embrasse
          Avec des bras rouges de sang.


IV


C’est la vierge fougueuse, enfant de la Bastille,
          Qui jadis, lorsqu’elle apparut
Avec son air hardi, ses allures de fille,
          Cinq ans mit tout le peuple en rût ;
Qui, plus tard, entonnant une marche guerrière,
          Lasse de ses premiers amants,
Jeta là son bonnet, et devint vivandière
          D’un capitaine de vingt ans :
C’est cette femme, enfin, qui, toujours belle et nue,
          Avec l’écharpe aux trois couleurs,
Dans nos murs mitraillés tout à coup reparue,
          Vient de sécher nos yeux en pleurs,
De remettre en trois jours une haute couronne
          Aux mains des français soulevés,