Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/250

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Et tes crins tout-puissants restèrent aux buissons ;
Partout il te fallut payer tes larges bonds,
Et ton cœur généreux entr’ouvert sur le sable
Versa jusqu’à la mort un sang inépuisable.

Mais aussi fallait-il, ô poëte hautain !
Avant de fermer l’œil à l’horizon lointain,
De rendre aux éléments ta sublime poussière,
Que le glaive doré de ta muse guerrière
Dans le sein du pays et dans son rude flanc
Avec un rire amer pénétrât si souvent ?
Ah ! Pourquoi reçut-il une blessure telle
Qu’il en pousse toujours une clameur mortelle,
Et que la plaie en feu, difficile à guérir,
Au seul bruit de ton nom semble toujours s’ouvrir ?
Byron ! Tu n’as pas craint, jeune dieu sans cuirasse,
D’attaquer corps à corps les défauts de ta race,
De toucher ce que l’homme a de mieux inventé,
Le voile de vertu par le vice emprunté ;