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Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/276

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Allons, noires forêts, vieilles filles du monde,
Tombez et périssez sous la hache féconde !
Races des premiers jours, antiques animaux,
Vieux humains, faites place à des peuples nouveaux ;
Dérobons à la mer ses terres toutes neuves,
Domptons les fiers torrents et muselons les fleuves,
Descendons sans effroi jusqu’au centre divin,
Fouillons et refouillons sans repos et sans fin ;
Et comme matelots sur la liquide plaine,
À grands coups de harpons dépeçant leur baleine,
Partout maîtres du sol, partout victorieux,
Dans le haut, dans le bas, sur le plein, dans le creux,
Du globe taciturne, immense et lourde masse,
Suivant chaque besoin bouleversons la face.

Le poète.


Ah ! Ce vouloir immense en un si petit corps,
Cette force cachée en de faibles ressorts,