Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/282

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Jusqu’au jour où, semblable à la fleur qui se passe,
Par la main du seigneur effeuillée en l’espace,
Elle ira reformer un globe en d’autres lieux
Et fleurir au soleil de quelques nouveaux cieux,
Toujours, ô mon enfant ! Toujours les vents sauvages
De leurs pieds vagabonds balayeront les plages ;
La mer réfléchira toujours dans un flot pur
Et l’océan du ciel et ses îles d’azur ;
Comme un ardent lion aux plaines africaines,
Le soleil marchera toujours en ses domaines,
Dévorant toute vie et brûlant toutes chairs ;
On entendra toujours frissonner dans les airs
De grands bois renaissants, des verdures sans nombre,
Pour faire courir l’onde et faire flotter l’ombre ;
Toujours on verra luire un sommet argenté
Pour les oiseaux divins, l’aigle et la liberté.