Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/74

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L’Amour de la mort


 
Hélas ! Qui le croirait ? Ce fantôme hideux,
Ce monstre à l’œil éteint dans son orbite creux,
Au crâne sans cheveux et souillé de poussière,
Aux membres allongés et froids comme la pierre,
A la teinte jaunâtre, à cette fade odeur
Qui vous met malgré vous le trouble dans le cœur ;
Tout ce je ne sais quoi qui n’est plus de la vie,
Que ne peut expliquer nulle philosophie,
Et dont l’entier silence et l’immobilité
Révèlent le néant dans sa difformité,
La mort, ce laid produit de la vieille nature,
La mort, le vaste effroi de toute créature,