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EPITRE

Je vis le grand Céſar indignement trahi ;
Auſſi cheri de Toi, que Brutus fut haï,
Ô qu’à mes yeux charmés, cette horreur pour un traître,
Peignit tes ſentimens pour notre auguſte maître !
Que tu me montras bien par quelle ardente foi
Tu répons aux bontés que Louis a pour toi.
Qu’il eſt digne du Trône, & digne de ton zele !
Quel Roi plus généreux ! Quel ſujet plus fidéle !
Quand nos champs fatigués d’une inutile main,
Refuſent les tréſors dépoſés dans leur ſein.
Lorſqu’à tous nos deſirs le Ciel même s’oppoſe,
Sur Toi de nos deſtins ce Heros ſe repoſe :
De nos maux par tes ſoins adouciſſant le poids ;
Que tu ſçais bien alors juſtifier ſon choix !
Puiſſe au gré de mes vœux un choix encor plus juſte ;
Te donner pour Mécene à ce nouvel Auguſte.
Au ſeul bruit de ton nom, on verroit les beaux Arts,
Pour habiter ces lieux, voler de toutes parts ;
Et le ſacré valon établi ſur la Seine,
Célébrer à l’envi l’Auguſte & le Mécene.