Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/383

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tre des concurrents redoutables, il en choisit un qu’il proclama empereur ; la cérémonie à peine achevée, il se hâta de courir à la rencontre de l’armée impériale, alors en pleine marche sur Delhi. Une grande bataille fut livrée à Shapore, où Abdallah vaincu fut fait prisonnier. L’empereur, délivré de sa tutelle, entra en grande pompe dans la capitale, salué par l’artillerie, complimenté comme s’il se fût agi de son accession au trône. Mais de nouveaux troubles vinrent bientôt interrompre pour lui le cours de ces fêtes. Les Afghans se montrèrent en armes dans le voisinage de Peshawir, livrèrent plusieurs combats au gouverneur de la province, dont ils firent le fils prisonnier. Nizam-al-Mulk, dont on annonçait l’arrivée, était la providence sur laquelle la cour et l’empereur comptaient pour remédier à tant de maux ; l’empereur et les principaux de l’État le suppliaient de prendre l’office de ministre. Nizam-al-Mulk, se rendant à leurs désirs, accepta cette charge ; mais après avoir vainement essayé d’en remplir les devoirs et de remonter les ressorts de l’administration, s’apercevant que le manque d”énergie de l’empereur ne pouvait manquer de faire échouer toutes ses réformes, il fut saisi de découragement et d’ennui. Sous prétexte de réprimer quelques désordres dans le Guzerate, il s’éloigna de la capitale. De retour à Delhi après cette expédition, y retrouvant plus que jamais le désordre et la corruption, désespérant de pouvoir y remédier, il poursuivit sa route vers le Deccan.