Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/428

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Bourdonnais put enfin reprendre la mer ; c’était le 1er juin 1746.

Dans la matinée du 6 juillet, ce qu’il regardait comme le prix de tant de souffrances et de tant de travaux, La Bourdonnais rencontra la flotte anglaise ; nous avons déjà dit quelle était sa force ; elle était commandée par le capitaine Peyton. L’escadre française se composait d’un vaisseau de 60 canons, d’un de 36, de trois de 34, d’un de 30, de deux de 28, et d’un de 26. Les vaisseaux anglais avaient tous du 24, les Français non, et même un seul d’entre eux portait du 18, les autre seulement du 12 et du 8. D’un autre côté, les Français avaient quelque supériorité numérique, quoique peu considérable. Connaissant le fort et le faible de son escadre et de celle de l’ennemi, La Bourdonnais manœuvra pour prendre l’avantage du vent et l’aborder immédiatement, c’était le moyen de l’empêcher de tirer trop d’avantage de sa grosse artillerie. Le capitaine Peyton, qui devina cette intention, voulait au contraire éviter l’abordage. Ces diverses manœuvres consumèrent beaucoup de temps ; il était quatre heures et demie lorsque le combat commença. Comme il se maintint à une assez grande distance, le feu de ma mousqueterie des Français ne causa aucun dommage aux Anglais ; la grosse artillerie de ceux-ci en produisit au contraire de très considérables sur les navires français. Dès le premier moment, trois d’entre eux furent mis hors de combat : l’un d’eux, le Neptune,