Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/439

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13 octobre ; mais dans la nuit du 13 au 14 un ouragan terrible éclata. Les six vaisseaux français à l’ancre près de la cote furent dispersés avant que le jour parût. Un d’eux, de 76 canons, perdit tous ses mâts ; un autre, le Duc d’Orléans, périt au large corps et biens ; la Marie-Gertrude échoua, et quatorze hommes de son équipage parvinrent seuls à regagner la terre. Dans cette nuit fatale, de vingt-cinq vaisseaux appartenant à des nations diverses, et qui se trouvaient sur la côte, vingt périrent. Les forces navales de la France reçurent un coup dont elles ne devaient pas se relever de long-temps dans ces parages. Obligé de renoncer à ses grands projets sur les établissements anglais, La Bourdonnais ne dut plus songer qu’à regagner l’île de France. Dupleix lui communiquait à la même époque sa ferme résolution de ne s’engager par aucune espèce de traité avec les Anglais, à moins qu’il ne lui fût accordé de demeurer à Madras assez de temps pour en enlever les marchandises. Par suite de cette communication, La Bourdonnai sollicita des Anglais une prolongation de trois mois au terme d’abord fixé pour la reddition de la ville ; ceux-ci, que le départ de La Bourdonnais laissaient à la merci de Dupleix, se trouvèrent dans l’obligation d’y consentir. Il fut convenu que la place serait remise après son départ à un commandant nommé par ce dernier, mais qui prendrait vis-à-vis des Anglais l’engagement d’observer les articles du traité passé avec La Bourdon-