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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/228

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sans cesse les conditions de leur traité ; en 1778, il eut cependant recours à de nouvelles propositions. Harassé par les hostilités continuelles du gouvernement de Poonah, il s’était volontiers déterminé à supporter un prétendant dans la personne de Ragobah ; les Anglais, de leur côté, mêlés à toutes les intrigues de ce gouvernement, étaient aussi engagés à supporter les prétentions de ce dernier. Il leur offrit, en conséquence, de le rétablir dans l’office de peschwah ; il demandait des armes, des munitions ; seulement un corps auxiliaire ; s’offrait à payer le tout ; arrangement d’autant plus avantageux à la présidence qu’il prévenait toute alliance entre Hyder et les Français. Le conseil suprême du Bengale, à qui ce projet fut présenté, lui donna son approbation ; toutefois, occupé en ce moment de la négociation d’une autre alliance avec le rajah de Berar, il modifiait le traité avec Hyder dans ce qui regardait Ragobah. La cause de Ragobah, disait le suprême conseil, n’était qu’un moyen, non pas un but ; ce moyen devenait subordonné à l’issue de la négociation ouverte avec le rajah de Berar. Il fut donc décidé de laisser traîner la chose en longueur, ce qui ne compromettait pas pour l’avenir le succès de la négociation. Hyder ne pouvait en effet cesser d’être porté, par son intérêt personnel, à prendre immédiatement en main la cause de Ragobah comme moyen de faire diversion aux attaques sans cesse dirigées contre lui par le gouvernement des ministres.