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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/352

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combattit pendant trois heures avec une égale énergie, sans succès décisif. Un moment Suffren se trouva exposé seul au feu de six vaisseaux ennemis ; trois des plus braves capitaines français se précipitèrent à son secours, le délivrèrent. Les autres, dit un historien anglais, n’étaient pas dignes de servir sous un aussi grand homme de mer. La nuit seule fit cesser le combat. L’escadre française se retira à Trincomalee, les Anglais firent voile pour Madras. La retraite de l’escadre française ne fut pas heureuse : entrant de nuit dans la rade de Trincomalee, un des vaisseaux toucha sur des rescifs et se perdit ; deux autres reçurent des avaries considérables.

Après avoir rompu ses négociations avec le général Coote, Hyder s’était dirigé sur Arnec, où se trouvaient ses magasins. De son côté, l’armée anglaise retourna à Madras. La présidence avait formé le projet de reprendre Cuddalore ; les ordres étaient déjà donnés en conséquence, mais l’amiral, au grand étonnement du président et du conseil, refusa sa coopération pour cette entreprise[1] : il déclara sa résolution formelle d’abandonner la côte, et de se retirer à Bombay pendant la mousson, résolution qui jeta la consternation dans le conseil. En ce

  1. Nous avons vu des preuves de la bravoure et de l’habileté de sir Edward. On reconnaît ici cette incompatibilité d’humeur qui n’a jamais cessé d’exister, en Angleterre comme en France, entre le service de mer et celui de terre.