Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sollicitations, celui-ci répondait en représentant l’armée comme hors d’état de reprendre la campagne. Après de longs délais, après avoir écrit à l’officier commandant l’armée de l’ouest de venir se réunir promptement à lui, tout important qu’il fût de conserver de ce côtés un corps capable de faire diversion, le général Stuart se mit enfin en route. Le succès dépendait avant tout de la célérité, la distance de Madras à Cuddalore n’est que de cent milles, il ne mit pas moins de quarante jours à la parcourir. L’amiral, à cause du manque des vivres et d’eau ; ne pouvait pourtant rester que peu de temps devant Cuddalore. Le 7 juin, le général Stuart arriva enfin devant cette place. Les Français avaient ajouté aux fortifications de la ville plusieurs ouvrages considérables : le 13, il fut décidé que ces ouvrages seraient attaqués de trois côtés à la fois. Trois coups de canon, tirés du sommet d’une colline, devaient être le signal de l’attaque. Ce signal ne fut point entendu : les attaques furent faites successivement, au lieu de l’être toutes à la fois, et les assaillants furent repoussés. Cette défaite, une des actions les plus meurtrières de l’Inde, fut terrible pour l’armée anglaise ; elle laissa sur le champ de bataille 62 officiers et 920 soldats, presque tous Européens. Les Anglais passèrent la nuit sous les armes : ils s’attendaient à une attaque, qu’ils auraient difficilement soutenue. Les officiers français étaient impatiens de combattre, la destruction complète de l’armée anglaise ne tenait